La découverte des activités pédophiles de l’attaché culturel de l’Ambassade
je vous envoie ici un article d'un contact sur une affaire que l'on tente de ne surtout pas ébruiter au Niger
La découverte des
activités pédophiles de l’attaché culturel de l’Ambassade de France au
Niger : un non événement ?
L’affaire de pédophilie qui secoue
aujourd’hui l’Ambassade de France au Niger en est l’illustration : elle n’a
pas entraîné la vague d’indignation que méritait pourtant la gravité des faits.
Seul un article est paru dans la presse locale, qui n’a fait l’objet d’aucun
écho par la suite. Le 13 avril 2010, dans son numéro 383, le journal nigérien l’Enquêteur révélait en effet les
penchants de l’attaché culturel de l’Ambassade de France au Niger pour les
jeunes filles. L’article décrivait d’ailleurs dans le détail les pratiques
auxquelles se serait livré le diplomate à son domicile :
Selon l’Enquêteur, l’attaché culturel, aujourd’hui âgé de 64 ans, en
poste à l’Ambassade de France à Niamey depuis 2008, aurait régulièrement reçu
de très jeunes filles chez lui (entre 12 et 14 ans pour la plupart), les aurait
prises en photos nues dans sa piscine ou dans sa villa, se serait livré à des
attouchement sexuels sur certaines et aurait eu, avec d’autres, des rapports
sexuels qu’il aurait parfois pris le soin de filmer. La police nigérienne,
contactée par des passants que l’attitude étrange des jeunes filles avait
alerté, a effectué une perquisition au domicile du diplomate, alors en voyage
en France. Des photographies, des vidéos pornographiques ont été saisies, ainsi
que des objets appartenants aux jeunes filles. C’est, au total, plusieurs
dizaines de mineures nigériennes qui auraient subit les délires pervers de cet
homme.
Au Niger, pays pauvre d’entre les
pays pauvres, le dénuement de la majorité des familles est tel que moyennant
quelques billets, les désirs les plus déviants peuvent facilement être
assouvis. L’accumulation de plusieurs facteurs - tels que le confort, voire le
luxe dans lequel vivent les fonctionnaires français expatriés au Niger, les
salaires conséquents dont ils bénéficient ainsi que le statut particulier qui
émane encore du fait d’être blanc en Afrique - permet une liberté d’action très
large. Conscient de ce pouvoir, l’attaché culturel aurait donc su en profiter. Sa
villa, sa piscine à disposition, des cadeaux et de l’argent distribués lui
assuraient la visite des jeunes filles après l’école. Avant même son arrivée au
Niger, il semble qu’il ait eu à exercer ce même genre de pratiques puisque de
ces précédents postes, il aurait conservé des vidéos pornographiques mettant
également en scène des mineures.
Cet ensemble d’éléments pose un
certain nombre de questions et, entre autres, celle de l’aveuglement volontaire
ou de la négation inconsciente des faits. De telles pratiques et une telle
addiction induisent nécessairement des comportements - notamment une
organisation logistique - qu’il paraît difficile de masquer totalement, surtout
sur le long terme. Si quelqu’un dans l’entourage du diplomate, parmi ses
employés de maison ou dans son cercle professionnel, a eu, ne serait-ce qu’un
soupçon sur ce qui se passait, pourquoi est-ce que personne n’a eu le courage
de parler ? Et si la vérité était si bien dissimulée, alors comment
a-t-elle pu éclater dans la rue ?
Interpellé en France, l’attaché culturel
de l’Ambassade de France va certainement y être jugé, car les chances qu’il
soit extradé vers le Niger sont quasiment nulles. Les familles des victimes ont
néanmoins porté plainte devant la justice nigérienne ; la question est à
présent de savoir si elles auront la possibilité de se constituer partie civile
et d’être représentées lors du procès en France. Il serait légitime que les
premières concernées puissent être prises en compte dans la procédure juridique
à venir.
Cette affaire soulève également la
question des pays dans lesquels la pédophilie occidentale s’exprime. Si l’Asie
demeure la destination favorite des pervers en quête d’enfants à abuser,
l’Afrique n’est pas en reste. Or, le fait que les affaires de pédophilie
suscitent moins d’indignation lorsqu’elles ont lieu sous les tropiques que dans
l’hexagone est à la fois inacceptable et malheureusement toujours réel.
Enfin, outre les actes du
diplomate, qu’il appartient à la justice de juger, la question de la
responsabilité de sa hiérarchie, jusqu’au niveau ministériel, se pose. Le fait
qu’un homme dont les activités pédophiles s’exprimeraient depuis des années
occupe aujourd’hui des fonctions importantes au sein d’une Ambassade, n’est pas
juste un malheureux fait divers. Si les faits sont avérés, c’est l’ensemble du
système diplomatique français qui prend un coup dans l’image de marque.
Il serait souhaitable que cette affaire
provoque des questionnements, des réactions, des explications et d’éventuelles
réparations ; mais pour cela, il faut d’abord que l’affaire en question
s’ébruite et pour l’instant, c’est loin d’être le cas. Des accusations d’abus
sexuels sur mineures mettant en cause un diplomate nigérien en France, dont les
victimes seraient de jeunes écolières parisiennes bénéficieraient-elles d’une
couverture médiatique différente ? Il serait vraiment naïf d’en douter.
E. A.