A l’obamamania qui s’est emparé du monde, moi je regarde cela avec circonspection pas que je ne sois folle ou sage ou sans passion mais parce que prudence s’impose.

Si le slogan: "Change we need" me fait tressaillir car rien n’est plus vrai, l’espoir de ce changement porté par Obama est à vérifier. N’empêche si j’étais américaine je voterai Obama. Mais je suis africaine et la question que je me pose c’est en quoi Obama sera porteur de changement et que pouvons nous attendre de lui qui soit nouveau ?

La dimension symbolique que représente le sénateur de l’Illinois est un facteur clé et une donnée indéniable: noir, de la classe moyenne, descendant d’africains, métis, jeune, issu d’une famille recomposée, citoyen de la globalisation. Obama mixe tant de références culturelles, représente tant de groupes aux marqueurs identitaires forts, est imprégné de tant valeurs modernes qui le projettent dans un monde postmoderne le notre qui font qu’il n’a jamais presque paru décalé. C’est un homme qui a montré combien il était capable de transcender les nombreux archétypes qu’on lui a collés à la peau.
Mais du rapport d’Obama et de l’Afrique, du rapport politique j’entends, les discours tenus par l’homme invitent au questionnement et à la relativisation.
Si le facteur racial parait être le point déterminant pour que nombre d’africains du Nigeria (surtout le Nigeria) en Afrique du sud en passant par Sao Tome sans oublier le Kenya bien entendu portent leur espoir sur Obama et voient en lui le sauveur de l’Afrique et du monde, le redresseur de torts, l’éveilleur de la conscience nègre peut-être et je ne sais quoi d’autre encore dont on aura dit de lui, les pourtours et les tenants de sa future politique africaine n’est pas connue. L’homme qui peut être sonnera l’arrêt de la guerre du pétrole et de la guerre contre l’axe du mal cher à celui qui prendra bientôt la porte vaille que vaille, sera t-il le Diplomate qui changera la donne dans le vieux continent? De ses discours portant sur l’Afrique, on retiendra qu’Obama veut lutter contre la corruption et que ses actes prioritaires pour le continent, concernent l’éducation et la santé mais que surtout l’aide au développement devra être revu en hausse. Plus d’un demi siècle d’aide au développement ne semble pas avoir sorti l’Afrique et les africains de la misère, alors est ce la solution?
Si le ton est donné, l’Afrique et les africains sont aussi responsables de leur histoire et devront en tirer les conséquences, Obama saura t-il parler aux dirigeants porteurs d’espoir, aux despotes encore au pouvoir, aux ventrus déterminés à se cramponner au fauteuil présidentiel, aux provocateurs, aux chefs d’états voyous?
Obama sera t-il ferme, clairvoyant et efficace ou poursuivra t-il le jeu américain au Soudan?
Le résultat des élections du 4 novembre et les décisions qui découleront du mandat d’Obama (s’il est gagnant) nous le diront bien assez tôt.
Mais prudence s’impose.

PHOTOS:

1) Lecture de la déclation de l'indépendance des USA, Dessin B. Carpenter 1864

2) Martin Luther King, dessin Micheal Kupperman pour Le New York Times

3) Barack Obama, Photo www.e-news.name/barak-obama/.

Obama? Who is he?

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