Africains qui ne comptons pour rien
L’histoire
d’amour a commencé depuis que l’Italie a signé avec la Lybie un « traité d’amitié » en août 2008 et s’est excusé pour les années d’ « occupation »
de la Lybie en proposant d’investir 5 milliards de dollars sur 20 ans pour des « infrastructures
de base » .
Avec ce
traité de paix, l’Italie en a profité ou s’en est servi pour rappeler l'accord qui liait les deux pays sur la chasse
aux migrants.
Aujourd’hui
ceux qui tenteront d’atteindre la côte italienne de l’ile de Lampedusa seront
refoulés vers la Lybie quelque soit leur origine et au niveau de la Lybie détenus
dans des camps de rétention, les migrants seront renvoyés dans leur pays
respectif.
L’on ne reviendra
pas sur la cruauté et le racisme de l’administration libyenne quand il s’agit de
migrants originaires d’Afrique au sud du Sahara (elle a été traitée par les
médias et par le témoignage de Fabrizio Gati) mais la violation flagrante de la
convention des Nations unies de 1951 sur le droit d’asile ratifié par l’Italie.
Si M Kadhafi méprise les accords pris à
l’international et le fondement des droits de l’Homme en acceptant de l’Europe
de sous traiter la migration clandestine , on peut s’interroger sur la position
que va prendre les dirigeants africains notamment ceux les plus concernés dans
cette affaire.
Le président controversé de l’Union Africaine sera-t-il ramené à
l’ordre ou encore une fois nos dirigeants africains préféreront la politique de
la lâcheté au nom de la manne financière détenue par la Lybie qui sert depuis
des années à corrompre des Tandja, des Compaoré et autres menus
dictateurs ?
Les présidents de l’Union Africaine se sentent-ils concernés par le sort des migrants somaliens, libériens, nigérians précipités sur la route de l’exil du fait même de la mal gouvernance et des conflits causés par ces mêmes présidents ? Ou encore une fois sur cette question cruciale et problématique comme d’autres, les africains compteront pour rien aux yeux de leurs chefs d’Etat ?
PHOTOS:
Melilla, Espagne, photo AFP