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le blog de lianoire
23 mai 2009

Si Mamar Kassé m'était conté

Il est important de se dire qu’il ne faut pas désespérer du niger.

Tazartché pas tazartché, on s’en fout de cet ivrogne de Tandja tout hoquetant devant quelques dignitaires lorsqu’on écoute jouer le groupe Mamar Kassé.

Car l’on peut délaisser le discours vulgaire et mensonger pour prêter des oreilles pures à la délicate musique peule à ses heures de Yacouba Moumouni. Le groupe Kassé est connu outre Djoliba et s’est fait un nom sur la scène internationale. « C’est le chouchou des blancs au Niger disent certains mais moi je ne l’aime pas ».

Qu’importe, il est difficile pour un nigérien de se faire un nom à l’extérieur mais si Mamar Kassé est un groupe talentueux, nous ne prêterons pas oreille aux mauvaises langues.

Peul et Songhai, homme aux fesses posées entre deux chaises, ce monstre de la chanson nigérienne vient de m’être donné à voir.Copie_de_Dautry_Moussa_Fev2007_054

Le spectacle s’est planté dans le décor du CCFN Jean Rouch. Calebasse, flute, tambour, kora et guitare ont accompagné la voix caressante et entraînante de Yacouba Moumouni. Acoustique et électrique ont mêlé douceur et rythme endiablé.

L’homme puise dans le vaste répertoire culturel des deux groupes « ethniques », frères, cousins, voisins et dans les légendes qui renforcent le lien entre les deux groupes. Les influences viennent aussi de Ali Farka Touré et hommage a été faite à Oumou Sangaré.

Deux monstres de la musique malienne ont aiguillonné le parcours de ce troubadour nigérien qui chante l’amitié touareg, la primauté de la mère ou encore la vigilance que l’on doit porter face au fléau du sida. De l’art dans le message et du message qui fait sens dans l’art.

Pour le plaisir des yeux, la grande surprise, la mienne et celle de nombreux étrangers présents a été l’incroyable prestation des danseuses et la découverte des gestuels lascifs, langoureux ou endiablés des danses nigériennes.

mamarkasseyLes peuls ont beau être la risée des haoussa et des autres groupes de langues en général, sa culture, son corps traités ironiquement de décors au grès des festivals qui mettent à l’honneur leur patrimoine culturel, je souris en écoutant Yacouba Moumouni chanter et danser Fulbé et je me dis : les peuls sont les maîtres du monde.

Qui dit le contraire ?

PHOTOS:

1) Parade peule à Tillabéry, Mai 2009, Copyright Lianoire

2) Yacouba Moumouni, Mai 2008, Copiright Vincent, Radio-fmr.net

 

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Commentaires
M
Merci tout d'abord de nous faire partager ces "moments d'humanite" comme le dit si bien Souleymane Diamanka qui lui est un slammeur peulh.Dans son morceau http://www.youtube.com/watch?v=Oe4jJa4qHPQ me transporte tres loin surtout le jali meme si je ne comprends pas un seul mot de pulaar.<br /> <br /> Encore merci
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