question de retour sans détour
Arrivée et bien arrivée je le suis au sénégal royaume de la téranga aprés avoir subi une heure de retard du vol charter corsair fly, avion brousse en destination de Dakar plein à craquer de venants endimanchés dont deux ont fini par se battre alors qu’on était à dix milles mètres d’altitude du Maroc. Un avant goût du sénégal et de quelques sénégalais érigés malheureusement en modèles du fait de leur statut enviable pour beaucoup.
Aprés tout si les ministres, députés, et étudiants de l’UCAD réglent leurs différents par des coups de poings pourquoi pas les expatriés fiers de leur nationalité française mais qui ont gardé beaucoup de chez nous?
Afin bon bref, c’est le voyage le plus désagréable que j’ai pu faire entre l’inconfort des sièges et l’indsicpline de mes compatriotes la plupart des parents illetrés rentrant dans leur fouta natal aprés un an à nettoyer le carrelage des institutions françaises; mais point de préjugés tous les immigrés ne font pas uniquement le ménage ou ne récurrent seulement les fonds de casserole. Il y a aussi ceux qui ne feront plus rien, des clandestins encadrés par la police qui ont voyagé discrétement avec nous, non attachés cette fois-ci, d’ailleurs nombre de passagers ignoraient leur présence dans le vol charter du corsair fly. Éparpillés dans le gros bolide, les dix sans papiers ont eu une unique préoccupation avant et pendant le vol: récupérer leur passport confisqué par le personnel à bord sous ordre et qui leur ont été remis sur le tarmac avant qu’un bus spécial vienne les récupérer chacun muni d’un sac avec le strict minimum. À l’aéroport d’Orly, l’un deux portait une cora dont il ne cessait de gratter les cordes avec un petit sourire résigné et amer. "Je me demande si je vais finir par le vendre" glisse t’il à un compagnon d’infortune. Je les ai regardé et cherché du regard durant tout le vol j’aurais voulu poser tant de questions: comment? Pourquoi? Et maintenant?
Je n’ai pas osé. Ce n’était pas le moment. Et puis je les ai vus, ils se sont faits petits durant tout le vol. Est ce pour ne pas attirer le regard des compatriotes satisfaits de leur réussite, désirables eux et qui rentrent pour des vacances ? Je sais que rien a changé et que l’aéroport léopold sédar senghor qui a repris de l’espace en s’étant agrandi refoule du monde en tenant à distance les accompagnants des voyageurs encore plus loin comme pour mieux souligner la distance entre ceux qui partent et ceux qui restent; ceux qui en quête d’ailleurs espèrent et ceux qui n’en peuvent plus des promesses, de l’écart des richesses qui creuse les détresses et transforme les individus...en monstre.
Alors bienvenu chez moi?
PHOTOS:
http://www.interet-general.info/IMG/France-Orly-Aeroport-2.jpg