Dans la république bananière de Saint-Denis
Connaissez
vous le marché Sandaga sis à Dakar?
A
Saint-Denis nous en avons aussi un... qui marche à sa façon,
la circulation insupportable sur l’artère bouchée du
marché Sandaga en moins.
La
vente à la sauvette puisque c’est d’elle qu'il s’agit dans
ce rapprochement, est une pratique qui s’est bien implantée
dans la ville communiste.
Le
long de la rue piétonne, les vendeurs de jouets made in China
jettent des étals à même le sol devant les
boutiques et sous le regard plus ou moins tolérant des
commerçants, tandis que de part et d'autre de la rue, parfois
parmi la foule, à la criée on entend avec un accent de
Jamel Debouze:
-Malborooo
Malborooo! trois paquets dix euroos!
Les
passantes rafolent des accessoires posés en désordre
sur des cartons improvisés tables sur lesquelles s'entassent des
sacs à main, châles, ceintures, lunettes de soleil. Il
y'en a pour tous les faux: faux Gucci, faux Channel, faux Dior, faux
DG, etc.
Dans
des valises de voyages, mes compatriotes d'Afrique Centrale
entreposent artistiquement de faux parfums de luxe présentés
à une clientèle rompue au bas de gamme.
Là aussi il y'en a pour tous les goûts.
Le
commerce c'est officiellement pour les commerçants légaux
du mardi au dimanche à 14h.
Les
officiels et les officieux ne s'embarrassent plus des arrêtés
municipaux, le commerce, c'est presque 7/7 jours.
Les
policiers font semblant de remettre de l'ordre à tout ce désordre...sans grande
conviction .
Saint- Denis, ils en
sont convaincus fort de ses tiers mondistes est une digne
représentation d'une minuscule république bananière... le
bordel à tous les coins de rue partant de la république
aux artères perpendiculaires. Les keufs, pour les nommer,
arpentent comme de vulgaires touristes en bleu les rues quand les
vendeurs ne voulant pas se prendre en flagrant délit
enveloppent gauchement avec une hâte comique toute leur
marchandise dans un châle, avant de prendre la poudre
d'escampette.
Parfois
c'est une voix parmi la foule qui avertit:"ils
arrivent!"
Et c'est la débandade. Hélas c'est souvent une fausse alerte. Seuls les cartons laissés
dans la foulée témoignent de leurs activités
passées tellement récentes.
Les
policiers passent incroyablement impassibles, ils ne poursuivent plus les fuyards. Ils ne semblent pas si inquiétants.
Au jeu
du chat et de la souris, ils sont rompus. Ils ne veulent plus jouer à
cache cache. Ce rôle est dévolu à une police de
proximité pratiquant une autre méthode: course
poursuite à cheval dans les artères de la rue.
Ah oui! Dans notre chère ville on peut y admirer des flics élégamment culs posés à cheval caracolant fièrement dans les rues pour faire régner la sécurité... d'en haut!
PHOTOS:
1) Rue de la république, un jour ordinaire. Photo Lianoire
2) Rue de la République. Photo Lianoire
3) Policiers à cheval devant la mairie de Saint-denis, Photo N. Moiroux