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le blog de lianoire
4 juin 2008

Jeunesse africaine dans le marché du travail mondial

A l’heure où les conditions économiques, la crise alimentaire, les programmes d’ajustement structurel et les dettes contractées à la banque mondiale et au FMI minent nos politiques, il est intéressant de se pencher sur les réelles opportunités de carrière des étudiants africains dans le marché du travail mondial.Num_riser0009

Concernant l’Afrique, du fait des contraintes économiques et politiques, ce n’est pas un secret que les états ne recrutent plus, la diminution des salariés, le non remplacement des personnes parties à la retraite, le non recrutement font même partis des programmes d’ajustement structurels et des contraintes imposées par les prêteurs pour relancer l’économie et payer nos dettes.
Ceux qui sont recrutés dans le public ont déjà du mal à percevoir leur salaire dans les pays (Guinée Conakry, Congo RDC, ) et les indemnités afférant à leur travail, fruit d’acquis sociaux (enseignants du Sénégal).

Dans le privé, secteur qui se développe notamment au Sénégal et au Gabon, les salariés souvent mieux rétribués, sont embauchés selon des offres d’embauche sous des critères sélectifs et souvent de bouche à oreille ou d’une manière tout à fait informel (je suis le fils d’un tel, mon oncle dirige le SoFARA entreprise de travaux publics, je lui ai demandé du travail, il m’a donné un poste de gestionnaire des appels d’offres alors que je n’ai fait deux ans à la cité Universitaire en droit et que j’étais un gréviste convaincu ou encore j’ai fait une formation en télécommunications je suis entré à la SONATEL parce que la femme du Directeur financier et ma tante ont été camarades de promotion à Paris donc à la demande de ma tante le DG a...). Pour prendre l’exemple typique du Gabon, un pays d’un peu plus d’un millions d’habitants, on trouve des chômeurs quand les emplois dans le pétrole et les entreprises les plus lucratives sont monopolisées par la famille d’Omar Bongo, ami tour à tour de De Gaulle, Mitterrand, Chirac puis Sarkozy, mais passons. le_premier_ministre_haitien_victime_des_emeutes_de_la_faim_photo_du_jour_grand
Si ce n’est pas une spécificité africaine de recruter par le bouche à oreille ou par un réseau de relations (ce qui s’appelle avoir des contacts), que faire quand on n’a pas ce réseau et qu’on sort quand même diplômé de l’école nationale d’agronomie du Sénégal ou de l’Ecole Polytechnique de Thiés?
Partir en Europe? Certains l’ont fait et continuent de le faire.
L’immigration choisie et non subie de Sarkozy a donné le ton avec bientôt une délivrance de « carte bleue » de travailleur « compétences et talents » (à ne pas confondre avec carte bleue bancaire même si décidément les immigrés devront plus en plus payer cher pour leur choix), la France va recruter selon les secteurs en manque de main d’oeuvre.
Pour les étudiants sénégalais rêvant à la fois de carrière administrative (la plupart des sénégalais diplômés rêvent d’être ministre mais aussi de plus en plus ingénieur ) et d’études supérieures en France, il faut savoir que s’installer équivaut souvent à oublier ses rêves. Au pays des droits de l’homme et de Rama Yade, la « carte bleue » fera venir des gens destinés à travailler dans le bâtiment et dans la restauration. Et comme les africains veulent partir coute que coute, quitte à mourir de soif et de faim dans le Sahara ou à être dévorés par les poissons (pêchés et destinés au marché européen), quitte à abandonner pour les plus privilégiés un poste modeste ou ses études, gageons que la France aura du succès dans sa politique d’immigration comme l’Espagne qui a besoin de saisonniers dans les champs pour du travail mal payé et harassant; car finalement du travail y’en a parfois dans quelques endroits, sauf... en Afrique. manifestation__tudiants_s_n_galais_devant_ambassade_Russie

Quand on regarde ces milliers de jeunes assis du matin au soir sous un arbre à faire du thé, ces milliers de jeunes qui tournoient sans savoir quoi faire du Caire à Johannesbourg en passant par Marrakech, Douala, Dakar, Adis-Abeba, Khartoum etc , on est désespéré et épouvanté de savoir qu’il y’en aura encore des milliers d’autres, nos frères et sœurs encore petits ou pas encore nés qui viendront agrandir ces masses qui tournent en rond sans qu’aucun dirigeant africain ne s’inquiète de ce que fabrique sa jeunesse hormis quand ils veulent bien les enrôler dans leurs armées à provoquer la mort: Liberia, Soudan, Congo RDC, Burundi, Côte d’ivoire et les chimères de Gbagbo...

Que faire?

Empêcher que d’autres subissent ce que la jeunesse africaine subit déjà, c’est à dire à nos mères de faire moins d’enfants! Car comment vont elles les nourrir, ont-elles seulement les moyens de faire le nombre d’enfants qu’elles font actuellement ( Niger: 5 enfants en moyenne par femme dans l’un des pays où la population est la plus affamée du monde!), ont-elles les moyens de leur assurer une éducation, de la nourriture, une couverture santé, un logement, des études supérieures? Si chacune de nos mères choquées hésitent à répondre à nos questions, conseillons les de renoncer à la maternité irrationnelle, achetons leur des pilules, expliquons leur ce qui ne va pas! Car il est anormal que nos parents fassent huit enfants et qu’ils donnent le soin à l’aîné, à l’oncle, au voisin, à la tante, au marabout du quartier l’éducation et le destin des rejetons qu’elle a fait sans leur demander leur avis à chacun de ces protagonistes. La solidarité africaine, l’entre aide entre frères et sœurs? c’est fini tout ça ou c’est presque mort quand il y a la nécessité de remplir d’abord son propre ventre.

Et de digression en digression de revenir sur l’avenir professionnel des jeunes africains qui devront non pas s’en prendre au repli identitaire et à la politique d’immigration de l’Europe, ni à celle des USA, ni à la discrimination raciale dans l’embauche quand ils postulent dans le marché international ? mais en premier ET SURTOUT aux dirigeants africains qui se remplissent les pochent et nous laissent sur la touche.

Nous naissons dans des pays qui ne sous assurent ni santé, ni instruction, ni nourriture, ni formation, ni travail, nous avons des parents qui nous engendrent sans se poser la question de nos besoins futurs, nous devenons une jeunesse désœuvrée aigrie,, ignorante, malade du sida en Afrique du sud, héritière de la haine ethnique au Rwanda et au Burundi. Nous devenons une jeunesse sacrifiée sans avoir jamais rien demandé. Nous devenons une jeunesse qui inquiète. Tournons nous vers nos politiques et demandons des comptes.
Que la jeunesse africaine demande des comptes aux génocidaires, aux politiciens, un audit aux gestionnaires corrompus de l’Organisation pour la Conférence Islamique-OCI par exemple (à combien s’élèvera la dette que vont payer les contribuables pour les hôtels du fils de A Wade?), que la jeunesse africaine demande de la transparence dans les appels d’offres, dans les programmes de codéveloppement, dans l’attribution des marchés publics à des chinois ou philippins qui travaillent au Cameroun ou à Madagascar en embauchant que des chinois ou des philippins laissant sur le carreau des milliers d’africains qui ne demandent que ça...travailler!Niger_Oil_Wiwa5mar06

 

PHOTOS:

1) Allocution du frère de Samba Lampsar Sall, étudiant sénégalais assassiné en Russie, Avril 2006, Photo Lianoire.
2) Haïti émeute de la faim, Avril 2008, Paris Match
3) Manifestation d'africains devant l'ambassade de Russie à Paris à la suite de l'assassinat de Samba Lampsar Sall, 2007, Photo Lianoire
4) Delta du Niger, Photo George Esiri/Reuters.

 

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