la lutte contre l'immigration ou le nouveau terrorisme d'état
La lutte contre l'immigration ou le nouveau terrorisme d'état
La conférence du 30 mai à la Sorbonne,
organisée par l'observ.i.x Observatoire de
l’institutionnalisation de la xénophobie créé en 2007, n’est pas une première
mais les thématiques débattus par cet observatoire sont plus que jamais
d’actualité. Pour rappel l’observ.i.x regroupe des chercheurs de différentes
disciplines des sciences de l’homme qui réfléchissent, débattent et agissent
sur des thématiques telles que l’immigration, la xénophobie, le concept
d’identité nationale, l’altérité, etc.
La création de l’observ.i.x a été suscitée
par l’invention du fameux ministère de l'immigration, de l'intégration de
l'identité nationale et du codéveloppement devenu il y a peu le ministère de
l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement
solidaire. S’interroger sur cet intitulé changeant et des compétences réelles
de ce ministère a été une question centrale d’autant plus que le ministère de M
Brice Hortefeux semble réellement souffrir de problème identitaire
(décidément!).
A l’heure où l’UE s’apprête recevoir
la direction française, qui propose un « pacte européen sur l’immigration
et l’asile » et que les minsitres européens préparent le "projet de directive retour" avec une possibilité de rallongement de la durée de rétention
des étrangers « clandestins » de 18 mois (il est fixé à 32 jours en
France, 60 jours en Italie), la condition des étrangers sur le territoire européen est de plus en
plus préoccupante à travers les politiques qui les concernent: regroupement
familial soumis à des conditions comme le test d’ADN, multiplication des camps
de rétention et des durées de détention, détention et expulsion d’enfants, etc.
Ce que Olivier le courgrandmaison dans son intervention énergique nomme la xénophobie d'état pointe du doigt un phénomène complexe qui doit tenir éveillé.
Si le constat semble le même, comme
l’a rappelé des participants du débat, immigrés eux-mêmes : rien n’est
nouveau sous le ciel de la politique, autrement dit ce qui se passe
actuellement dans la question immigrée doit être compris et relu à travers le
prisme historique (crise des années 30 puis 80) et à mon avis un tour au musée
de l’immigration si injustement sous-médiatisé, pourrait aider à comprendre.
Les intervenants auront pointé du
doigt et re-questionné avec raison l’expression identité nationale qui pose problème
et qui demeure selon Monique Selma (chercheuse IRD)un complément de la
xénophobie (rappel la côte d’ivoire en posant le débat d’une ivoirité en est
venue à une xénophobie spectaculaire qui a conduit à ce qu’on sait).
Les étrangers rangés en catégorie de désirables (type Rama Yade) et de non désirables (type Elisabeth Guerin menacée d’expulsion à la mort de son mari français) sont les nouveaux terroristes du siècle et permettent aujourd’hui aux politiciens de faire carrière et campagne parfois à succès de la Norvège en Italie en passant par la France qui veut une immigration choisie et non subie (posons nous la question de qui choisit et sur quel critère et pourquoi ?)! Car les immigrés sont aujourd’hui un « problème »; stigmatisés, raflés, emprisonnés, détenus, expulsés, ils font « problème » surtout parce qu’ils sont difficilement intégrables d’où l’instance du sieur Hortefeux et de son gourou Sarkozy sur le concept d’"intégration" (apprentissage de langue française, des valeurs nationales et du respect entre homme et femme, etc), ce serait intéressant et même important si ce concept d’intégration ne donnait pas cette effluve de déni de reconnaissance de l’identité cette fois ci de l’immigré !
On en reparlera...
PHOTOS et COUVERTURE:
1)Olivier Le Cour Grandmaison, Gilles Lhuilier, Jérôme Valluy (dir.), Le retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo... . Paris : Autrement, 2007.
2) Serge Slama,
La fin de l'étudiant étranger, Paris, L'Harmattan, Novembre
1999.
3) Manifestation nationale contre la loi CESEDA, 13 Mai 2006 , Paris, Photo Lianoire.
4) Interpellation et arrestation d'un sans-papier, Saint-Denis, 2006, Photo Lianoire.