Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog de lianoire
27 avril 2009

la division sexuelle du métier de la viande

s_cheur_de_viandeL’on se demande bien pourquoi à Niamey et partout au Niger, la viande est affaire d’homme avant tout. Une étude anthropologique s’imposerait.
Dans tous les cas sur toutes les ruelles de Niamey où la nourriture se vend viande en brochettes et poulets rôtis sont affaire d’homme et d'une caste particulière: celui des baroumjis habitants de Guidan Roumji ( qui signifie d'ailleurs la maison du boucher), un sous groupe haoussa, des hommes qui se sont attribués le métier de boucher qui se transmet de père en fils. Les hommes ont le monopole  également de la gestion et de la cuisson de la viande bovine, ovine ou caprine. Un machisme carné qui ne manque pas de surprendre l’observateur étranger. Les haoussa sont les champions de la viande et cela outre frontière : Sénégal comme au Mali, la dibiterie haoussa s’importe bien et les amateurs  de carné apprécient. IMGP3165
A Niamey le long des routes, dans les cuisines des maquis, les hommes sont au fourneau : la viande est masculine. Les vendeurs ambulants de viande  jusqu’à Fada Ngourma 219 km de Ouagadougou, à l'est, sont encore des nigériens des haoussa, qui exposent sur leur plateau des abats (la spécialité du Niger) grillés enrobés sur du papier avec du piment à volonté et un peu de maggi.
Les morceaux de viande des brochettes sont parfois enrobés de gingembre et de poudre d’arachide un délice fait mains d’homme. Mais tous les vendeurs de viande ne sont pas des Baroumjis, les amateurs de viande, vendeurs de brochettes par vocation sont les Maïnama et les bouchers des mahaoutchi.

Mais les femmes alors me direz-vous ? Ou sont les femmes ?  Que font les femmes dans la restauration nigérienne ? Elles sont restées longtemps enfermées dans leur foyer. Les femmes sortent à de rares occasions et ce n’est que depuis quelques années avec la modernisation des pratiques de vie et l’accès de la femme à l’emploi, que certains maris, pas tous, laissent leurs femmes sortir et donc gagner leur vie. Cependant dans les campagnes certaines restent cloitrées avec défense de parler aux étrangers à l’image des femmes de talibans.
Peu de femmes tiennent de vrais maquis, elles sont aux abords des routes et vendent les plats les moins chers : du mauvais riz appelé riz gras, imitation grossière du riz au poisson sénégalais. Les restauratrices nigériennes proposent également du foutou et du foufou accompagnés de pâte de manioc parfois où glissent des grains de sable malencontreusement arrivés là. Bref de piètres cuisinières qui satisferont les moins exigeants en cuisine. Au restaurant les serveuses sont également les moins dégourdies, quasi endormies, elles paraissent la plupart fâchées, elles n’ont ni l’art ni  la manière. Elles servent et puis c’est tout en trainant les pieds si possible. C’est qu’à Niamey être serveuse n’est pas un métier qui rehausse, serveuse passe pour putain dans certains endroits, les boîtes notamment. Se laisser palper les reins par les clients parait être inscrit dans un contrat informel. Soit on accepte soit on est viré !
Bon appétit.

PHOTOS:
1) sécheur de viande, Tahoua Niger Copyright Alice Aubert

2) vaches du Musée National, Niamey, Copyright Lianenoire

Publicité
Publicité
Commentaires
le blog de lianoire
  • Ce blog sert de breuvage et s'intéresse à la culture-monde. Il brasse, actualités d'écriture, de lecture, et de voyages spécifiquement en terre d'Afrique. Qui pénètre dans mon antre, bienvenu soit-il.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité