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le blog de lianoire
16 juin 2008

Les accidents de transports.Un problème de santé publique au Sénégal

Ecrire comme on vit...en colère.

Plus que le sida, les accidents de la route font plus de victimes au Sénégal dans le sens où chaque famille peut se dire touchée par le fléau et que chacun peut témoigner de la mort d’un proche sur les routes.saint_lazare

Le nombre de morts journalier dû aux accidents de la route dans le pays devrait être supérieur à celui du VIH et à celui du diabète[1] . Bien sur au pays des chauffeurs qui s’en remettent à Dieu en se déresponsabilisant, plutôt qu’à l’état technique de leur voiture ou du réservoir d’essence, des données fiables sur les accidents de route font défaut.

L’accident mortel dans les circulations touche aujourd’hui toutes les couches de la population hormis peut-être les membres du gouvernement qui se déplacent sous escorte, paralysant la circulation infernale ainsi que l’activité des citoyens sur les principaux axes du pays (une pensée au député Latif Coulibaly qui y est passé quand même, coup du sort qu’ont eu du mal à accepter les membres du gouvernement et de sa famille qui ont pensé à un acte de sabotage de la voiture ! Comme si les accidents de route étaient réservés à un groupe, la population sans 4*4 et sans escorte, majorité souffrante et pauvre).camion_africain

Sabina P. à qui cet article est dédié s’en est sorti avec quatre côtes et une clavicule cassées mais pas le chauffeur.

Pas plus que s’en est sorti en 2007, le jeune chauffeur Ablaye de Bignona âgé de 22 ans. Pour aider ses parents, il servait de chauffeur à un ami qui lui avait confié un 405 comateux  menaçant de rendre l’âme sur les routes du Kalonaye... c’est Ablaye qui a rendu l'âme.

Y sont passés également, il y a huit ans, l’ex directeur de Sonacos, Mr Barro qui finira par succomber suite à l'amputation de ses jambes, l’ex directeur de la société générale de Kaolack, le très honoré Lamine Fall qui perdra la vie en 2003 sur la route de Fatick, pas plus que M Michel Diouf, l’un des plus éminents professeur de Philosophie du LVN (lycée Valdiodio Ndiaye de Kaolack) ainsi que la journaliste Fatou Ganiado Ndiaye et son nourrisson sur les cuisses l’été 2007 dans la même voiture qui doublait une file de véhicules sans que le chauffeur ne s’avise d’un camion au devant de lui, décimant des vies, des destins, des talents, des espoirs. mosaique
Ne s’en sont pas sortis non plus l’un des rares gynécologues de la ville de Kaolack, Mr Bodian il y a quelques années ainsi que des milliers et des milliers de sénégalais anonymes ou célèbres morts sur le bateau Joola ou sur les goudrons infestées de nids de poules de nos villes. Pourtant le président Wade a donné pour priorité à coup de milliards, les tronçons de route dans la capitale négligeant les campagnes et villes du pays qui ont besoin de l’amélioration de leur moyen de transport.

Dakar plus développé n’est est que plus chaotique, semblable à ces capitales hybrides et monstrueuses des pays d’Afrique (Abidjan, Douala, Lagos) qui attirent des populations délaissées des campagnes espérant y trouver du travail et une vie meilleure, puisque ces villes doivent être agréables pour les politiciens qui y vivent et y circulent, en même temps qu'elles doivent être un objet de fierté.

Si le Sénégal peut se réjouir d’avoir dans l’ensemble un réseau routier de plus en plus étendu et entretenu ce qui n’était pas le cas il y a dix ans, il y a beaucoup à faire et aucune enquête nationale qui tente de trouver des solutions à l’insécurité routière, n’a été initiée sur les accidents de route  : état des voitures, surcharge automatique en personnes et en biens des véhicules, état désastreux des routes de la Casamance, de Matam, de l’axe Fatick-Dakar, la question des permis de conduire, l’excès de vitesse, les assurances, etc.
Au Sénégal on ne voyage pas si on craint de mourir sur la route, alors on fait comme les chauffeurs, comme les voyageurs, comme les passants, comme les chèvres qui traversent les routes, on s’en remet à Dieu.94974_004
De nombreuses questions sont restées le cadet des soucis des ministres des transports successifs des gouvernements successifs.
Les semaines nationales de la prévention routière se succèdent, la 6ème de cette année qui s’est déroulée dans un hôtel de luxe sous l’égide du ministre des infrastructures, des transports terrestres et des TICs a pointé du doigt…l’indiscipline des chauffeurs. C’est tout. Les autorités se défaussent encore une fois sur les usagers.

Quoi qu’il en soit les accidents de route non encore inscrits dans les problèmes prioritaires de santé publique, ni dans les questions de prévention causent une hécatombe qui n’est pas prête de s’arrêter. Si l’Etat sénégalais ne parvient pas à gérer une question aussi urgente et préoccupante qui allie des domaines de santé publique et de sécurité nationale, sociales et économiques; l’on peut trembler sur sa volonté d’écarter la SOMAT (société maritime de l’atlantique) au profit d’une obscure société COSAMA (consortium sénégalais d’activité maritime) qui sous un discours aux relents de chauvinisme a été créée de toute pièce et fait craindre un retour de la mauvaise gestion et pourquoi pas du Joola ?

L’on tremble de rage encore sur les déclarations et décision stupide du ministre de l’Artisanat et des Transports aériens (ne me demandez pas le rapport entre les deux domaines et la compétence du Monsieur)  par rapport à l’ASECNA (Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar) et sur là encore, la décision du Sénégal de se retirer et de gérer son propre réseau aérien quand ce gouvernement échoue à gérer ce qui se passe sur les voies terrestres !

PHOTOS:

1) Liste des victimes du Joola, Kassoumay.com
2) Etat routier Afrique sub saharienne, OCDE Mai 2006, Université Laval Canada
 3) Mosaïque dédiée aux naufragés du Joola, Kassoumay.com
4) Un camion chargé d'arachides sur la route de Fatick (sénégal), Britannica media

 


[1] une maladie cardiovasculaire qui touche de plus en plus de sénégalais et qui est la première cause de consultation chez les guérisseurs du centre Malango de Fatick qui accueille plus une centaine de patients par semaine, le diabète a aussi fait exploser le taux des fréquences hospitalières en médecine interne ces dix dernières années.

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Commentaires
L
Bonjour <br /> désolée de répondre si tard.<br /> très absente ces derniers temps, dispersée à travers plusieurs endroits. je suis joignable par mail: lianoire@hotmail.fr et suis ravie que ce blog ait quelques lecteurs.<br /> A bientôt!
D
je trouve très intéressant ton blog comment avoir tes coordonnées.<br /> <br /> cordialement
le blog de lianoire
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